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LES P'TITS POULETS EN (BATTERIE) WIFI

  • Photo du rédacteur: Karine De Leusse
    Karine De Leusse
  • 13 nov.
  • 2 min de lecture

On les regarde à table, nos enfants, la tête penchée, la main vissée au smartphone, et on se dit : « c’est l’époque ». Mais non.


Ce n’est pas “l’époque”. C’est un système.

Une fabrique à petits poulets en batterie wifi. Ils sont branchés, alimentés, stimulés, mesurés et calibrés.

On leur a volé le ciel, la course, le hasard, le vent dans les cheveux et bien plus encore. On a remplacé tout ça par du flux, du flux, encore du flux. Des flux qui nourrissent, biberonnent, qui hypnotisent et qui marchandisent.

Le pire ? C’est que tout le monde le voit mais personne ne veut vraiment regarder.


Parce que voir, ce serait insoutenable : voir que notre jeunesse est devenue de la chair à algorithme.

Des petits corps dociles et connectés, parfaitement rentables. Des enfants qui ne dorment plus, qui ne rêvent plus, qui ne mangent plus sans écran (Tiens ! Ça sonne un air de "je suis malade" de Serge Lama) et qu’on félicite encore parce qu’ils « gèrent bien le numérique ».


Ils ne gèrent pas le numérique : ils gèrent leur propre disparition du réel.

Mais ce n’est pas du numérique qu’ils gèrent, c’est leur propre déconnexion du monde. La réalité est qu'ils n’habitent plus leur corps et qu'ils habitent leur réseau. Leur monde intérieur a été sous-traité à des plateformes qui savent tout d’eux, bien mieux qu’eux-même d'ailleurs.

Illustration d’enfants alignés comme dans un élvage industriel, les yeux fixés sur des écrans, métaphore des poulets en batterie wifi »

Une société qui applaudit pendant que les écrans s’effacent

Et pendant ce temps, la société applaudit. L’école numérise, les parents rationalisent et les marques s’extasient : « c’est l’avenir, c'est le progrès ! » Non. Ce n’est pas l’avenir, c’est une démission collective du réel. C'est

une génération qu’on engraisse à la dopamine, qu’on confine dans des bulles connectées, et qu’on appelle ensuite “distraites”, “addictes”, “vulnerables”. Mais comment ne le seraient-ils pas ? ils sont complètement et parfaitement conditionnés. Ils sont nés dans un monde qui leur dit en permanence : « Ton corps ne sert plus à rien, ton âme non plus. On te veut disponible, réactif et aussi monétisable. »


Et nous, les adultes, on ferme les yeux pour ne pas avoir honte. Parce que c’est plus simple de dire « les jeunes ne décrochent plus » que d’admettre que nous les avons laissés se perdre. Nous avons bel et bien troqué l’éducation contre la captation, le lien contre le like et la lenteur contre la rentabilité.


Nos enfants dépérissent de manque de monde, pas de manque d’écrans

Alors oui, nos enfants sont devenus des petits poulets en batterie wifi. Et pendant que nous regardons ailleurs, ils dépérissent, non pas de manque d’écran mais de manque de monde. Un jour, il faudra bien décider : est-ce qu’on veut continuer à élever des enfants connectés comme du bétail cognitif ou redonner à la jeunesse le droit d’exister hors signal ? Pas juste survivre dans un nuage de données mais vivre, respirer, se salir, s’ennuyer et rêver : en vrai et pour de vrai !


Et c'est quand qu'on légifére ?

Stop à l'industrialisation des jeunes!

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