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Fugitisme : 30 minutes sans écran pour habiter le réel avant d’allumer

  • Photo du rédacteur: Karine De Leusse
    Karine De Leusse
  • 24 oct.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 oct.

On croit souvent qu’allumer un écran, c’est s’offrir une pause. Mais la pause n’est pas là, elle est avant.


Dans notre hyperconnexion, le réflexe numérique est devenu le geste du soulagement : on ouvre une appli comme on ouvre une soupape. Quelques minutes “pour souffler”, pour “décompresser” et pourtant, ce que l’on cherche à apaiser dans ces moments-là, ce n’est pas un besoin de distraction : c’est un besoin d’habiter à nouveau son corps, sa vie, après un effort, une fatigue, une journée de travail ou de cours.


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Le numérique n’apaise pas : il détourne


L’écran ne nous repose pas. Au contraire : au lieu de détendre le système nerveux, il le relance et fait circuler l’excitation là où il faudrait du ralentissement. Il nous détourne de la sensation du repos. Le problème n’est pas le plaisir d’écran : c’est le fait de le confondre avec un apaisement.


Que ce soient les enfants, les ados ou les adultes, ils ne savent plus atterrir dans le réel. Ils passent d’une tâche à une autre, d’une notification à l’autre, sans espace de décélération.

Le fugitisme, c’est cette fuite du ressenti. C’est ce réflexe de combler le vide avant même d’en éprouver la valeur.



Les 30 minutes du réel


Je propose souvent ce rituel très simple : après une tâche, une journée de travail, de cours, prendre 30 minutes avant d’allumer, pour revenir dans la vie réelle. Trente minutes de transition. Trente minutes où le corps se pose, où la pensée atterrit et où le souffle reprend.


Il ne s’agit pas d’un exercice moral mais d’une hygiène psychique.

Le cerveau a besoin d’un sas entre le monde intérieur et le monde connecté. Sans ce sas, nous vivons en apnée émotionnelle en passant du lit à l’écran, du bureau à l’écran, du vide au flux. Et ce flux, loin de nous détendre, nous décentre.



Habiter avant d’allumer


“Habiter”, c’est sentir. C’est redevenir présent à soi avant d’être joignable pour les autres, c’est retrouver ce que le fugitisme a peu à peu effacé : le droit à la lenteur, à la disponibilité et à la transition.


Habiter, c’est respirer, marcher, boire un verre d’eau, regarder dehors, parler à quelqu’un ou simplement ne rien faire. C’est ne pas chercher immédiatement à s’anesthésier par le numérique. Il faut absolument laisser au réel la première place avant que le virtuel ne prenne toute la scène.



Une règle d’hygiène du temps


Prendre ces 30 minutes, c’est un entraînement une sorte de geste d’écologie intérieure.

Une manière de restaurer la continuité du temps, cette fibre invisible que le numérique fragmente sans cesse. Ce rituel devrait s’enseigner à l’école, se transmettre à la maison et s’imposer comme une politesse envers soi-même : “Avant d’allumer, prends le temps d’habiter.”



Le geste anti-fuite


Avant d’allumer, rallumez vous : respirez, bougez, regardez dehors, goûtez, parlez, riez. Ne faites rien, c’est bien aussi !

Ces 30 minutes appartiennent au vivant.

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