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La rentrée des enfants pixelisés : faut-il réapprendre à vivre sans écran pour exister ?

  • Photo du rédacteur: Karine De Leusse
    Karine De Leusse
  • 24 sept.
  • 2 min de lecture

"Reprendre le rythme", disent-ils. Mais de quel rythme parle-t-on, quand les enfants rentrent de vacances avec le regard encore calé sur les pixels ?"


La rentrée 2025 sonne comme un retour à la “normalité”. Cartables pleins, plannings serrés, smartphones rechargés. Mais pour beaucoup d’enfants, la normalité ne ressemble plus à la réalité. Elle ressemble à un monde parallèle, un monde en surbrillance, où l’on clique plus qu’on ne vit, où l’on scrolle plus qu’on ne joue, où l’on “fait du TikTok” avant même d’avoir appris à parler de soi.


Il ne s’agit plus d’un simple abus des écrans mais d’une véritable bascule anthropologique.

  

Le fugitisme n’est pas une addiction mais un exil.


Depuis quinze ans, j’observe une constante : les enfants n’échappent pas aux écrans, ils s’échappent dans les écrans. Ils fuient, parfois très tôt, une réalité devenue trop sèche, trop normée et trop rapide. Ils cherchent refuge dans ce que j’appelle le fugitisme : un glissement insidieux hors du temps réel, hors du corps vivant et hors du lien incarné.


Il ne s’agit pas d’un caprice, ni d’un défaut éducatif mais d’une chronopathologie du monde moderne, une brèche collective dans notre rapport au temps, au désir et à la présence.

  

Les enfants n’ont plus de passé ni d’histoire. Ils n’ont plus d’attente.


Ils n’ont que l’instant écran, et le manque qui suit. Ce sont des enfants qui n’ont jamais eu le temps d’entrer vraiment dans le réel. Des enfants nés connectés mais déconnectés d’eux-mêmes.

- Ils ne savent plus s’ennuyer.

- Ils ne supportent plus le silence.

- Ils n’ont pas de souvenir stable de ce qu’ils ont vécu.


Pourquoi ? Parce que l’expérience est constamment pixellisée, archivée et avalée par la vitesse. Ils consomment la vie comme un contenu. Et quand on consomme la vie, elle passe sans qu’on s’en souvienne.

  

L’urgence ? Revenir au temps long.


À la lenteur. Au réel.

Revenir au corps, à l’espace partagé, aux silences habités et aux regards vrais. Non pas pour diaboliser les écrans mais pour réhabiliter le vivant. Et transmettre autre chose qu’une présence artificielle.


Faut-il réapprendre à vivre sans écran pour exister ? Non, pas forcément. Mais il faut surtout réapprendre à vivre tout court et accepter que cela passe parfois par des coupures. Des vraies. Celles qui font mal un instant mais qui font du bien pour longtemps.


C’est cela, le cœur du fugitisme : Non pas une guerre contre le numérique mais une reconquête du temps, du corps et du lien.


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